Bien identifier la source des nuisances sonores dans l’industrie

Bien identifier la source des nuisances sonores dans l’industrie

Publié le 29 août 2023

Le bruit est un phénomène acoustique qui entraîne une sensation auditive gênante et peut avoir des répercussions sur le sommeil, le comportement et la santé. Dans l’industrie, c’est un sujet important qu’il est indispensable de traiter. Mais, avant cela, il faut savoir le définir, l’identifier et le mesurer.

 

Définir le bruit en milieu professionnel

Les activités bruyantes sont généralement considérées comme des nuisances, que ce soit pour leur environnement ou pour le personnel. Aussi, il est important de prendre en compte la différence entre une mesure de niveau de bruit ponctuelle et une mesure d’exposition. De plus, il faut bien comprendre les notions de bruit émis et de bruit ambiant puis les distinguer de la notion d’exposition au bruit professionnel.

Concernant le bruit émis en milieu professionnel, on peut distinguer les sources selon leur nature : les machines,

  • les équipements annexes, 
  • les engins mobiles, les signaux, 
  • les opérations manuelles bruyantes, etc. 

Durant une journée de travail, ces sources peuvent être permanentes ou intermittentes, ce qui entraîne de fortes variations du bruit reçu

Le bruit ambiant se définit quant à lui par l’effet du bruit émis par toutes les machines et les autres sources pendant un intervalle de temps relativement court. Il prend aussi en compte l’influence du local qui peut amplifier le bruit émis. Cet effet est important si le local est réverbérant et, pour l’éviter, il faut qu’il soit absorbant (« local sourd »).

Enfin, la notion d’exposition au bruit est liée au travail réel d’une personne lors d’une journée. Elle est donc différente des notions de bruit émis et de bruit ambiant, car le travail réel impose généralement des déplacements. De plus, l’exposition doit tenir compte des variations en temps du bruit reçu à chaque emplacement de travail puis combiner ce bruit reçu lors des différentes phases ou emplacements de travail, au prorata de leur durée quotidienne.

 

Appréhender le bruit dans l’industrie

Avant d’effectuer toute mesure, il faut d’abord commencer par échanger avec les collaborateurs pour bien définir les sources de bruits dans l’entreprise (ventilation, machines, etc.) ou leur nature (aériens, bruits de structures ou d’équipements, etc.), quelles sont les vibrations désagréables (voire insupportables) et quelles sont, selon eux, les sources de nuisances difficiles à supporter

Mais cette approche doit aussi être complétée par des mesures pour affiner les données et passer du ressenti au réel. Par exemple, le bruit mesuré près de chaque machine permet de localiser les plus bruyantes. De plus, on pourra aussi plus facilement déterminer le bruit mesuré dans les allées, à chaque point d’un maillage de l’atelier, etc.

Bien identifier la source des nuisances sonores dans l’industrie

Adopter la bonne technique de mesure

L’approche par la mesure, s’effectue généralement de trois manières : la cartographie sonore, l’exposimétrie et la modélisation acoustique.

La cartographie identifie des zones de bruits dans les différents ateliers et donc permet de créer des zones d’ambiances sonores

Les campagnes d’exposimétries se réalisent par la mise en place d’un sonomètre, généralement implanté sur les épaules des opérateurs afin de mesurer au plus près de leurs oreilles, les niveaux sonores reçus. Cette dernière permet d’identifier sur une journée de travail quels opérateurs sont exposés à des niveaux sonores imposant le port de protection auditive individuelle. 

Quant à la troisième, à savoir la modélisation, elle consiste en la génération d’une représentation graphique (2D ou 3D) des niveaux sonores dans l’espace de travail, représentée généralement par des nuances de couleurs par tranche de niveaux sonores. Elles sont effectuées par des logiciels de calculs poussés respectant les critères réglementaires, afin de prédire les comportements de chaque onde sonore générée par les différents équipements, et en intégrant la morphologie des locaux. Pour implanter ces modèles de calculs, nous utilisons les plans des ateliers en question, les fiches techniques des différents équipements générant des niveaux sonores et si les équipements peuvent être mesurés sur place ; les mesures acoustiques réalisées en champ proche de ces derniers.

Néanmoins, il ne faut pas assimiler la carte du bruit d’un atelier à une carte d’exposition au bruit pour les travailleurs présents dans cet atelier. Si ce type de représentation est utile comme support de communication et d’analyse, pour localiser, par exemple, les sources les plus bruyantes, son interprétation doit rester dans les limites des hypothèses qui ont conduit à sa construction, à savoir notamment la mobilité des opérateurs dans les différents volumes des ateliers.

 

A l’aide de ces différentes techniques de mesurage et à la suite de l’analyse d’un acousticien AIROPTA, nous serons en mesure de définir les aménagements acoustiques à mettre en œuvre soit dans une optique de diminuer localement une ambiance sonore dans un atelier jugé trop bruyant, ou de traiter plus généralement l’atelier afin de diminuer globalement les niveaux d’exposimétries des opérateurs.

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